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13 août 2013 - Interpellante Lima...

Lima

vue par Anne

 

Pétrie d’aprioris sur Lima que sa réputation de grande ville grise et laide précède de loin, je me suis laissée surprendre et presque toucher. Nous qui avions imaginé un choc culturel de taille après un marathon de vols harassant, nous débarquons à Lima en douceur après 32h de voyage passées presqu’inaperçues.
 

Parce qu’il fait gris (la fameuse Garua hivernale), plutôt frais, et que Lima est une ville relativement jeune, je suis moins dépaysée que prévu. Moi qui, à contre-courant de beaucoup, aime l’effervescence intense de Marrakech, son bruit, son trafic, sa foule et ses odeurs, je trouve Lima un peu trop familière. Mais qu’importe, tout impatients nous nous lançons à la découverte de Miraflores, le quartier « aisé » où il nous a été conseillé de loger. Des grandes rues, des grands immeubles sales, des enseignes lumineuses, de la grisaille, des grilles et des gardes aux maisons plus aisées, ouais bof… mais par contre, à Miraflores on y trouve la Costa Verde et bien sûr, l’Océan Pacifique ! On déambule sur la côte, humant les embruns de l’océan, curieux de ces oiseaux rangés sur les fils électriques, l’âme inspirée par l’immensité aquatique. A notre gauche les voitures s’entrecroisent en un méli-mélo typique et son concert de klaxon, et à droite l’océan s’écrase inlassablement sur les galets sous une falaise dont la stabilité nous laisse des doutes.

 

Dimanche, on emprunte el Metropolitano (bus/métro moderne) au regret de ne pas s'engouffrer dans les combis à réputation douteuse et on rejoint le centre de Lima. Comme en Amérique du Nord, on reste un peu sur notre faim face aux villes qui n’ont « pas » d’histoire. Cette fois, c’est une question de géologie puisque ce sont les tremblements de terre qui ont mis Lima à terre il y a 3 siècles. Les édifices magnifiques qui bordent la plaza mayor ont le jeune âge d’un siècle à peu près. Les avenues sont larges et les structures urbaines fonctionnelles. Ce qui n’empêche quelques rues plus étroites de nous offrir la vision colorée de bâtiments coloniaux aux balcons de bois. On s’assied quelques minutes sur la plaza mayor pour lire dans le guide l’histoire de Lima, au son de l’orchestre de la relève de la garde du palais présidentiel. Autour de nous, des péruviens touristes chez eux, des policiers en nombre, des vendeurs ambulants de churros, une procession religieuse en costumes, des boutiques à touristes, rarissimement une tête blonde, …  Je ne sais pas où donner des regards, je veux tout voir et tout retenir.

 

Moi qui aime le soleil à n’en plus finir, je ne souffre pourtant pas de cette grisaille qui semble fonder le caractère du lieu. Il se dit que les Incas auraient guidé Pizarro, conquistador fondateur de la ville, dans cet endroit brumeux par esprit de vengeance… A petits pas, on entre par la porte de service dans l’histoire péruvienne, des mots parfumés aux consonances lointaines s’installent dans nos cerveaux : Moche, Tiwanaku, Chavin, …, on découvre un peu plus les histoires et les forces des civilisations du passé, et puis des personnages aux allures de rois du monde (tiens, comme d’habitude, ils viennent de chez nous ces charmants envahisseurs…)… On entre dans chaque enseigne qui affiche « libros », on ne se refait pas. Et on essaie d’entraîner notre espagnol pour pouvoir s’enrichir de toute cette histoire passionnante.

 

Quand le « soleil », enfin on dira plutôt le jour, se couche, on rentre avec lui, sécurité oblige et on médite nos découvertes à l’hostal autour d’un souper maison. En matière de danger, on n’aura rien ressenti, ni animosité ni menace, mais bien sûr on est restés dans les quartiers conseillés. Quelle est cette vie qui s’agite là-bas dans les ruelles entre ces baraques entassées contre la montagne et que le guide nous interdit d’arpenter ? Prudence oblige, la vue de la misère nous est globalement épargnée…  Ca laisse un p’tit goût amer, un peu trop facile non ?

On ne peut parler de Lima sans évoquer sa gastronomie exquise mais je laisse cet honneur à Alex qui le fera avec plus de "goût" que moi!

 

Demain, direction Arequipa, pour retrouver le soleil, une ville plus authentique et se préparer graduellement à gravir les sommets andins !

 

 

 

 

 

 

 

 

Lima

vue par Alex

 

Après 30h d’un voyage calme et reposant (toute proportions gardées bien entendu) nous arrivons à Lima. Nous sommes en début d’après-midi et il fait encore clair ce qui nous permet de nous faire une première impression de la ville (d’une petite partie seulement car elle est gigantesque).  Elle fait un peu penser, par certains aspects, à Marrakech. Un peu chaotique, désordonnée, vivante… Mais un élément manque cruellement au tableau… Le soleil. Le temps est gris en permanence. Durant ces premières minutes de trajets cela ne me perturbe pas mais je dois bien avouer que durant les jours suivants, cette triste grisaille a un peu influencé ma vision et mes impressions concernant Lima.

 

Le quartier dans lequel nous logeons est assez calme (sauf aux heures de pointe) et sûr. Nous pouvons nous y promener tranquillement (mais nous respectons quand même un « couvre-feu »). L’auberge est chouette. Douches avec eau chaude, petit-déjeuner et possibilité de cuisiner. Nous y dormons bien et récupérons doucement nos heures de sommeil perdues (Saint-Jacques suivi de Saint-Guilhem et Barcelone, il faut avouer que ce ne fut pas de tout repos… Plus un stupide virus qui me suit depuis une grosse semaine…). Ces longues nuits sont salvatrices.

 

Le centre de Miraflores est assez animé et occidentalisé (attention, nous ne sommes quand même pas à Bruxelles). Une énorme galerie commerçante est située sur le front de mer (assez impressionnant) et les principales artères ne sont que successions de commerces en tous genre. Beaucoup de monde mais rien d’insupportable pour moi qui a parfois un peu de mal avec les grosses affluences type « soldes sur la Rue Neuve ». Par contre, ce qui peut un peu le devenir, ce sont les gaz d’échappements. Lima est une ville énorme et la pollution de l’air est assez impressionnante. Je ne pense pas qu’ici la notion du « pic de pollution dépassé » existe.

 

Le centre historique, lui aussi bordé de magasins, est assez joli mais, encore une fois, le gris du ciel déforme un peu mes impressions. Je trouve cela joli mais en même temps un peu morose voire triste. Pour y accéder, nous prenons un Métro qui est en fait un Bus ;-). Simple et efficace. Parfois bondé mais ce phénomène existe dans toutes les villes du monde.

 

Petite remarque gourmande. Nous avions eu vent qu'en terme de gastronomie, Lima avait son mot à dire. Après ces quelques jours, et l'un ou l'autre petit resto, je ne peux que le confirmer... Nous avons eu la chance de diner dans un des meilleurs restaurants de la ville dont la spécialité est le fameux "Ceviche". C·est, n'ayons pas peur des mots, une merveille. Du poisson et des fruits de mer légèrement cuits grâce à un subtil mélange de citron, d'huile d'olive et d'ail. Salé, poivré et pimenté. Un délice de fraicheur et d'arômes. Je pense que les Sushis peuvent aller se rhabiller (heu... ne nous emballons quand même pas)... Un autre petit plât intéressant et délicieux: des fines tranches de poulpes dans une préparation similaire au "Ceviche" mais un peu plus doux. Un régal à relatif petit prix et une raison amplement suffisante pour venir à Lima... Pour la suite, il paraît que dans les montagnes andinnes on mange du cochon d'inde...  

 

Bref, voici quelques petites impressions de Lima. Pour résumer, je suis content d’y être venu. Je le recommande à toute personne voulant visiter le Pérou mais je n’y resterais pas des semaines. Le ciel bleu, le soleil (et oui, même si j’ai grandement souffert par sa faute sur le chemin), un air plus sain, de vrais paysages « non-urbains », me manquent.

 

 

Vivement la suite!

 

 

 

 

 

 

 

 

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