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Sur la route de Tanger, une émotion qu'on n'avait pas vue venir nous prend à la gorge. L’autoroute est un peu trop droite et la végétation un peu trop commune, des images familières et étrangères à la fois. Absorbés par notre roadtrip marocain, on avait presqu'oublié qu'on rentrait en Europe ! Pour adoucir le choc, on fait une pause à Assilah, une merveilleuse petite ville dont la médina aux tons blancs et bleus rivaliserait presqu’avec celle d’Essaouira, le vent en moins. Mais la voiture doit nous quitter à 18h alors on reprend la route, et l’on se promet que si l'on revient au Maroc, on s’arrêtera à Assilah. Hertz nous réserve un petit suspense attendu « dites donc euh c’est quoi ces griffes-là ? Va falloir payer ! » alors que la voiture n’a rien du tout, avant de nous laisser notre caution. Nos maisons sur le dos et nos pieds comme seuls véhicules, nous plongeons dans l’atmosphère de Tanger. Autrement dit une joyeuse cacophonie entre les styles architecturaux arabes, français, espagnols et portugais ! S’il n’y avait les consonances arabes, les vitrines de pâtisseries délicieuses et l’absence de bière sur les menus, on ne serait pas certains de pouvoir déterminer sur quel continent nous nous trouvons. On tourne en rond dans la médina admirant des édifices vieille France totalement inattendus, rêvant aux aventures et aux trafics qui se sont tramés autour du petit Socco, aux personnages qui se sont croisés sur les terrasses des cafés. Nos pieds foulent la plage tout à côté du port industriel, et face à nous, le détroit de Gibraltar déroule ses flots jusqu’aux côtes espagnoles qui se fondent dans la brume. C'est de ce petit morceau de mer dont sont nées toutes les différences et toutes les distances entre l'Europe et l'Afrique? 

28 février - Maroc aux mille facettes

27 février - Tanger, entre deux terres...

25 février - Rabat, histoire & modernité

La capitale nous propose sa perle : la Chellah, un site réunissant des ruines romaines et des mausolées arabes datant de la dynastie mérinide. Un fameux carrefour d'histoire donc mais, pour nous, la Chellah, c’est aussi l'observation des cigognes par dizaines qui caquettent perchées sur leur nid, une vue ouverte sur la vallée de l’oued Bou Regreg et la beauté du minaret qui se détache sur le ciel bleu. Et puis le calme inhabituel d'un site fermé car, dans les villes ou dans la nature, les vendeurs, guides et autres "amis désintéressés" surgissent de nulle part partout où vous vous arrêtez ! ;-) La médina de Rabat, moins touristique que celles des autres villes impériales, nous mène jusqu’à la Casbah des Oudayas, du haut de laquelle les yeux plongent vers l’oued qui se jette dans l’océan. On s’offre une pause pâtisseries-thé à la menthe qui va bientôt nous manquer avant de parcourir les jardins et les ruelles soignées. Dans la ville nouvelle, les hôtels sont un peu plus chers que dans le reste du pays et le paysage urbain se fait moderne et confortable.

23 février - Sweet days on the coast...

La douche chaleur d’Agadir et le charme d’Essaouira forment le cadre parfait pour quelques jours de détente et un anniversaire à fêter ! « Agadir, rien à dire » disent les locaux. Mais on retient quand-même les ruines de l’ancienne Casbah détruite par un tremblement de terre en ‘60 et sa vue plongeante sur la côte et la ville nouvelle. Sa plage dont la propreté contraste fortement avec notre souvenir des plages sénégalaises. Son climat doux qui nous évite de greloter dans notre chambre. Ses mini-prix en matière de logement et de nourriture. En cadeau, une soirée d’échanges avec notre hôtelier Nourredine, un marocain-français au parcours cocasse, qui nous ouvre d’autres perspectives sur les réalités marocaines. Mais la ville qu’on attend, c’est Essaouira, superbe tant par son emplacement sur une pointe de terre soumise aux humeurs de l’océan que par le charme des artères de sa médina. Balade dans le labyrinthe des ruelles, rêverie sur la skala de la ville, prise d’ambiance dans le port coloré, retour dans des petits restaurants découverts lors de notre séjour passé avec Tony et Liliane, thés à la menthe sur une placette déposée dans le décor d’un ancien caravansérail, … Mais, alors qu’il suffit de faire quelques kilomètres vers l’intérieur des terres pour retrouver un temps agréable et ensoleillé, ici, le vent intense et l’humidité ne se laissent pas oublier ! Essaouira, l’ensorcelante, est pourtant l’occasion de laisser courir nos plumes inspirées et d'envoyer vaquer nos esprits au rythme de ses atmosphères particulières.

Notre semaine « nature » a dépassé tous nos espoirs ! Nous avons traversé les paysages féériques du Moyen-Atlas entre neige et nature aride, profité de la paix désertique des forêts de cèdres, admiré de superbes vues changeantes et apprécié la loi du silence des grands espaces. L’Erg Chebbi, étendue de dunes aux portes du désert nous a offert une balade fabuleuse assortie d’une séance photos au cadre idéal avant de nous imposer une puissante tempête de sable aveuglante. Dans notre fuite du sable déchaîné, nous avons pris la direction de Ouarzazate et sa route des Casbahs. Une balade dans la palmeraie et les gorges du Togdha nous a perdus dans les petits sentiers et les Ksours abandonnés, avant de lever les yeux sur des roches imposantes de 300m de hauteur. Après une nuit dans les gorges du Dadès au milieu du calme et du noir absolus, notre route vers Ouarzazate nous offre des vues extraordinaires sur des Casbah et des Ksour encore habités et partiellement en ruines. La visite de la Casbah de Taourirt nous éclaire sur les modes de vie d’antan et ceux d’aujourd’hui, balançant d’un extrême à l’autre entre les pachas et la population. Un petit détour par la filmogénique Casbah d'Aït-Ben-Haddou avant de prendre la route de la côte et d’Agadir. (Petits apprentissages terminologiques en passant : caïd, pacha, nouba… sont des termes marocains !)

 

A bientôt pour "l'après", portez-vous bien :-).

Retour sur notre escapade dans la nature marocaine

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