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Juillet 2013 - El camino Sanabres...

"On ne prend pas le chemin, c'est le chemin qui vous prend"

Quand vous quittez votre pays, votre village, votre maison, votre famille, vos amis, votre travail, votre chat, vos habitudes alimentaires, vos repères géographiques, votre climat, votre altitude, votre air, votre lit, votre agenda, votre salle de bain, la vue de vos fenêtres, votre cuisine, votre voisin, votre garde robe, les bruits qui accompagnent vos nuits, votre apparence, vos codes sociaux, votre ordinateur, vos bouquins, votre transat dans votre jardin, votre boite mail, vos communications, votre divan, vos factures, votre sécurité, votre stabilité, vos pantoufles, … On peut parler d'une giga rupture.

« Etre chez soi », est-ce une réalité matérielle ou un concept exportable ? Ce matin, nous sommes en passe de le découvrir !

Go for Cosmoooooooooooooooooooooooooooooooooooooose !

 

PS : Pour des questions de poids, nous n'emportons pas d'ordinateur sur les chemins de Compostelle. A moins que les sentiers pélerins du 21ème siècle soient « connectés », rendez-vous fin juillet pour débriefer notre expérience de marche.


1er juillet 2013 - Go for Cosmose !

Nous profitons d'une étape dans une albergue de "luxe" pour vous envoyer des petites news du chemin! (Vous excuserez les erreurs de frappe, il est bizarre ce clavier, il est pas palpable ;-)! Et, plaisir bonus, decouvrir vos commentaires, chacun avec vos "sensibilités" propres, merci :-).

 

Alors, en chiffres : 8 jours de marche, 160 km, 30 litres d'eau, 112h de soleil, 2 ampoules, 36 degrés à l'ombre, 48h de marche, 48h de sommeil, 2 épaules et 2 chevilles douloureuses, 1 moment de doute, 98% de moments de plénitude, 7 nouveaux copains peregrinos, 15 sms qui font chaud au coeur...

 

En mots : c'est un tout fait de beaucoup d'effort et de peu de confort. C'est pourtant surtout du bonheur: du soleil à gogo, de la nature à foison, du dépassement de soi, de la fierté, de l'endorphine à haute dose, des rencontres rigolotes, des arrivées épiques dans des villages minuscules, des apéros au soleil, des réflexions nouvelles... Et puis surtout l'expérience d'une vie de simplicité au plus près de nos besoins réels: un toit pour la nuit, de l'eau et du pain, what else?

Si l'on doit mettre un bémol, c'est à la violence de la chaleur qui nous défie chaque jour dès midi.

 

Ta métaphore est bien choisie Annie car en plus de l'esprit de la tortue, nous empruntons son look avec nos mochilas collées au dos! A la question d'être chez soi, nous réservons notre réponse à l'éclairage d'une plus longue expérience. Mais ce que l'on sait aujourd'hui, c'est que "sur le chemin du voyage", il nous faut vivre pas à pas, sans maîtrise ni connaissance du lendemain. Il nous faut apprendre à installer notre chez-nous partout et tout le temps. Il nous faut accepter de nous en remettre au hasard du voyage.  Quelle liberté, quelle ivresse! :-))))

 

Merci pour les nouvelles qui nous arrachent un petit "youhou" au signal de nos gsm quand les minutes sont longues sur el camino :-)!

 

On prend soin de nous et on profite de notre bonheur! Prenez soin de vous, bisous des peregrinos


9 juillet 2013 - Noticias del Camino !

Derrière nous : 17 jours, 370 km de marche, des journées castillanes de paysages arides et de fournaises intenses, des étapes galiciennes de montagnes imposantes, de rios, d'aroyos et d'orages au décor théâtral, des nuits dans la tente sous la colère du vent, des soupers familiaux entre pélerins inconnus, des fou-rires de fatigue, des ascenceurs émotionnels quand la montagne secoue la motivation, des rencontres incongrues, des sourires immenses, des villages fantômes, des chiens hargneux, des coins de paradis, ...

 

Devant nous : 110 km et Santiago qui se profile au loin mais déjà presque sous nos semelles, 5 étapes, 5 dernières journées avec pour unique but de marcher, juste avancer sur nos 2 pieds, la sortie des montagnes de Galice, les auberges qui se remplissent, de plus en plus l'histoire et les pélerins du passé qui imprègnent nos pas, l'envie d'arriver et la crainte à la fois, de ne pas tout saisir, de vite oublier ce qu'on ne s'explique même pas tout à fait...

 

Aujourd'hui, à Orense, on retrouve brutalement la ville et on se surprend à penser : tiens, il y a des gens qui vivent comme ça? A peine 19 jours à Cosmose'land et on avait déjà oublié les zonings industriels, les magasins de vêtements pour chiens, les Burger Kings, les feux de signalisation...

Il faut dire que le chemin te fracasse les évidences, te tord les priorités, te bouleverse les habitudes, t'envoie valser le confort, te ramène à l'essentiel. Sans raisons, sans enjeux, sans explications, “c'est comme ça”.

On n'aurait pas imaginé que la vie de pélerin nous irait si bien. Et qu'on en verrait si vite la fin...

 

Gracias pour vos commentaires qu'on découvre avec beaucoup de plaisir, pour vos sms qui flottent autour de nous comme des bulles de bonheur, pour les quelques minutes de partage au téléphone...

 

On pense beaucoup à vous et on espère que vous profitez du soleil belge et de la vie !













19 juillet 2013 - Vamos a Santiago...
25 juillet 2013 - Triste noche en Santiago...

Hier, nous arrivions à Compostelle, le coeur en première ligne, la fierté en bandoulière, les yeux avides et les mains ouvertes, riches de ce cheminement porteur de sens, prêts à adopter sans conditions cette cité et son histoire...

Mais c'est une perte de sens qui, par les lois du sort, nous y accueille dans le deuil d'une ville entière qui s'apprêtait à fêter la Saint-Jacques en grandes pompes.

Notre peine, toute relative bien sûr, usurpe nos sens et nous vole aujourd'hui notre chemin et ses prolongements.

Aujourd'hui, nous sommes un petit peu, comme on peut, avec les victimes et leurs proches.

Nous pensons aussi à tante Jeanne qui s'en est allée ce mardi...

 

Mais, en temps voulu, notre chemin, nous y reviendrons...

En attendant: quelques images et, dès nos retrouvailles avec notre pc, un dossier spécial Compostelle.

On pense spécialement à vous, merci pour tous vos messages ce matin, bisous.

 

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